Beaucoup de temps s’est écoulé, des choses sont arrivées et pourtant je ne vous ai pas écrit. Non pas forcément par faute de temps, plutôt, car la notion de temps à disparu... J'ai l'impression de tout prendre au jour le jour, alors que pour vous le temps défile... J'ai envie aujourd'hui de vous écrire en espérant que vous m’excuserez du temps que je ne vous ai pas accordé et que vous en prendrez pour me lire.
Plus de deux mois se sont écoulés, et me voici enfin reparti sur les routes. Pourquoi ? Pour faire court, j’éprouvais une certaine lassitude dans mon travail. Je n’avais pas réussi à obtenir d’augmentation, mon patron était de plus en plus fou et j’éprouvais un certain ennui à rester sur Lorne. Ajouté à cela, le fait que je me retrouvais seul, car mon acolyte avait décidé de revenir en France pour voir sa petite amie, et vous comprendrez pourquoi l’envie de voyager a repris le dessus. Seul petit hic, comme mon objectif de base était de travailler deux mois de plus, je n’ai pas mis assez de côté pour le reste de mon voyage.
Peu importe, j’aurais le temps d’y réfléchir ensuite. J’ai pu réaliser ma première destination de choix depuis mon départ : La Tasmanie.
Situé à 240 km et 10 h de bateau de Melbourne, cette petite île vallonnée appartenant à l’Australie, était l’une des destinations que j’avais le plus envie de contempler. Beaucoup la considère comme « la petite Nouvelle-Zélande ». Je suis donc parti 12 jours sur cette « Ile de l’inspiration » en référence à son environnement riche et ses multiples parcs nationaux classés au patrimoine mondial de l’UNESCO. Un voyage accompagné de mes deux amis Vincent et Pierre avec « Gonzo » leur fidéle Van, ainsi qu’une Suisse et une Française. Eva et Alyne. Deux filles contactées pour faire du Lift (covoiturage) et me permettre de partager les frais de la voiture. Deux filles qui auront mis du piment dans cette aventure !
Ce voyage a débuté à Davenport avec ses 20 000 habitants et Cherry, petit nom de la guide qui nous a donné de bons conseils pour organiser nos 12 jours en Tasmanie. Un joli itinéraire, qui aurait été parfait sans un gros bémol indépendant de notre volonté : le temps ! Malheureusement nous n’aurons jamais bénéficié d’une journée pleinement ensoleillée. Pire, certaines fois, le temps nous a empêchés de voir des lockout (point de vue) ou de faire certaines randonnées. Un bémol vite compensé par la présence de deux nanas pleines d’énergies. Organisation parfaite, repas complet et équilibré, blagues et bonne humeur, bref de quoi m’éviter la solitude dans ma voiture.
12 jours où j’ai pu apprendre aux côtés de backpackers expérimenté à être roots (vivre avec le minimum syndical) :
- Pas de douche pendant 4 jours (eh oui je ne pensais pas que c’était possible !!!) !
- Apprendre à ne plus vivre sans grasse matinée.
- Manger de tout, même certains aliments ayant dépassé la date d’expiration, en passant par des aliments que je n’aurais jamais mangé en France : avocat, thon, tomate, etc…
- Le dodo à 3 dans une voiture… même bien accompagner ce n’est pas le top pour recharger pleinement les batteries…
C’est en adoptant cette attitude que j’ai pu profiter un maximum de mon voyage. Car la Tasmanie est riche de surprises. Une expérience unique :
- Découverte d’une flore riche :
On a l’impression de se trouver en symbiose avec la nature. On croise très peu de bacpackers et chaque endroit de Tasmanie dispose de ses propres richesses. De rochers aux couleurs étonnamment orange, aux fleurs toutes unique, au vert qui me rappelle l’Écosse en passant par un paysage vallonné omni présent. Bien qu’appartenant à l’Australie on a l’impression d’être dans un endroit à part en Tasmanie.
- La vue de multiples animaux
Quoi de plus beau que de voyager et de voir de nouveaux animaux. J’ai pu voir une multitude de Kangourous et Walibi qui parsèment la Tasmanie, même si malheureusement, ils sont aussi très nombreux, morts sur les routes. Autre découverte, le petit wombat, qui ressemble à un petit ours tout trapu et n’hésite pas à creuser des terriers avec leurs énormes griffes. J’ai aussi croisé des petits opossums, sorte de petit renard au visage étendu qui n’est vraiment pas farouche. Habitué du contact humain, il recherche avant tout à récupérer le reste des petits festins de backpackers. Nous avons d’ailleurs eu la surprise de voir quelques-uns de nos sachets de poubelles déchiquetés ou même des sacs déplacés…
J'ai aussi pu apercevoir furtivement mon premier serpent en randonnée. Trop court pour savoir quelle sera ma réaction la prochaine fois que j'en verrai un, arriver par surprise...
Seule déception nous n’aurons pas croisé le plus unique ; le Diable de Tasmanie, qui a d’ailleurs inspiré les créateurs de Taz. Actuellement en danger à cause d’un cancer, on ne peut les voir que dans des parcs protégés. Le tarif (40$) nous a dissuadés.
- Des campings plus beaux les uns que les autres
La Tasmanie, c’est aussi l’occasion de dormir en symbiose avec la nature. Nous avons passé des nuits douces au sein d’une nature qui a beaucoup à offrir. Certaines choses n’ont pas de prix. Dormir en pleine nature, entourée de ses miracles en fait parti. Autour d’un petit verre et d’un barbecue, nous avons pu échanger les uns avec les autres et profiter. Everyday !
- Un marché original
Hobart est la ville la plus peuplée de Tasmanie. Au-delà d’être impressionnante et de rassembler la plupart de la population, elle nous a surtout marqués par son atypique marché. Il y en a pour tous les gouts : du plus farfelu (poupées mises en bouteille de façon artistique) au plus délicieux (choix infinis de saveur avec du chocolat, le meilleur étant celui à la noix de coco au gout exquis... mmmm), en passant par des artistes de rues qui fascinent votre ouïe avec des instruments rudimentaires ou à ceux qui font briller vos yeux avec des tours de magie.
- Un personnage haut en couleur
Croisé au départ de notre voyage après un couac avec « Gonzo », cet Australien au physique mastoc et au visage gentiment rond est venu faire la discussion avec nous. N’hésitant pas à nous narguer sur l’âge de nos vieux véhicules et nous dire que nous ne tiendrons pas la route…
Il ne croyait pas si mal dire... quelquefois le hasard fait bien les choses !
Nous l’avons finalement croisé 4 jours plus tard, au mont Wellington, à côté de Hobart, en train d'observer le paysage. Il a pu constater que nos véhicules tenaient la route et nous a accueillis avec un grand sourire. Il nous a demandé d’encourager un ami qui grimpé cette montagne en vélo. Ce que nous avons fait en l'arrosant d'eau et d'applaudissement pour aller chercher le sommet de la montagne ! Un vrai moment de plaisir, immortalisé par une superbe photo de groupe*.
La Tasmanie c'est tout ça est bien plus encore. Malheureusement le dicton : "les choses se vivent et ne se décrivent pas" n'a jamais été aussi vrai pour moi. Difficile de retranscrire tout ce que j'ai dans ma tête. Je sais juste que je suis de retour dans la vie, la vraie ! C’est comme ça que je rêvais de faire l’Australie ! Et bien j’y suis : voyage, découverte, campings improvisés, dispute, concession ! Et j'ai du temps ! Un peu à vous accorder promis... Enjoys.
* Je tiens à remercier Vincent, car sans lui je n’aurais jamais immortalisé ce joli moment et je n’aurais plus d’appareil photo en Australie… Oui il a récupéré mon appareil dans une chute qui semblait inévitable, après que j’eu maladroitement dévissé le pied… Thank buddy